Casimir Jagiello « le football Guinéen est incroyable » le technicien polonais a cœur ouvert
Après son départ du Hafia FC de dixinn Casimir Jagello n’a pas perdu ses repères du championnat guinéen de ligue1. Le technicien polonais passé par le Milo en tant que directeur sportif ensuite au Hafia comme entraîneur principal du club pendant plus de deux saisons, garde encore de bons souvenirs du football guinéen.
Dans un entretien accordé à notre quotidien, Casimir est revenu sur plusieurs sujets liés au football notamment son club de cœur le Hafia fc
Bonjour Casimir cela fait 6 mois que vous avez quitté la Guinée, donnez nous de vos nouvelles ?
Bonjour : Effectivement, cela fait 6 mois que j’ai quitté la Guinée, j’ai profité du temps là pour passer mon diplôme de licence pro. Après l’obtention des autres diplômes, il me manquait encore la licence pro que j’ai obtenue, et qui va me permettre désormais de travailler dans tous les clubs professionnels au plus haut niveau et avec les équipes nationales.
Vous êtes un observateur du football guinéen même à distance, dites nous comment évaluer vous le niveau du championnat ?
Vous savez, j’ai quitté la Guinée, mais je reste attaché au championnat. Je suis régulièrement les matchs à travers l’internet et je suis régulièrement en contact avec certains joueurs, pas singulièrement ceux du Hafia fc, mais aussi des autres clubs. Je suis en contact avec certains acteurs du football. Donc je suis tout ce qui se passe dans le championnat. Le démarrage a retardé malheureusement ce qui est un peu chaotique. En plus, il y a toujours cette incertitude autour de la subvention et ça freine la continuité de la compétition. C’est un peu dommage tout ça. Mais je pense que le championnat guinéen a besoin de stabilité, par ce que le joueur guinéen est très talentueux, mais il a besoin d’être dans une meilleure structure, un entourage sain pour pouvoir s’exprimer. Une fois qu’on arrive à cette stabilité, ça sera très prolifique pour le football guinéen.
On va parler particulièrement du Hafia fc et de son nouveau coach. Comment vous voyez cette équipe et quelle sont ses chances d’être à nouveau champion ?
C’est mon club de cœur par ce que j’ai passé plus de deux ans dans ce club. Avec le titre de champion, de vice champion et disputer la compétition africaine. Je pense que l’équipe du Hafia fc est intéressante. Ils sont en tête et ça reste la meilleure équipe du championnat. C’est une équipe qui est composée de joueurs très talentueux. Dans tous les secteurs, il possède des joueurs de talents. Personnellement, je pense que l’équipe est mieux fournie et mieux équilibrée pour être champion. Il ne faut pas oublier qu’il y a beaucoup de joueurs expérimentés. Nous avons construit cette équipe avec certaines méthodes dans une vision futuriste. Donc, elle doit faire une seule chose, c’est de progresser et de grandir en maturité.
Mamadou Saliou Bangoura Aloba a fait des progrès. Vous avez été celui qui a été le dénicher en deuxième division et aujourd’hui, il se retrouve au Mouloudia d’Alger, comment vous évaluer sa progression, quel avenir vous imaginez déjà pour lui ?
Aloba, on a tellement parlé de lui ces derniers temps, on a tellement inventé des choses. J’ai remarqué ce garçon lors d’un match entre ASFAG et le Horoya AC.
D’ailleurs, ils étaient deux que j’avais ciblées ce jour-là. Mais à l’époque, on avait une attaque bien fournie composée de Moustapha Kouyate, Morifing Donzo entre autres. Au niveau de ce secteur, on se sentait bien, mais j’ai tellement insisté sur ce garçon, qui m’a séduit à travers ses qualités physiques, sa façon de jouer, mais aussi sa polyvalence au niveau de l’attaque. Tout cela m’a poussé à le recruter. Mais croyez moi, cela n’a pas été facile, tout le monde me disait y a Moustapha Kouyaté, on ne peut pas aller chercher un autre attaquant. Mais moi, je voyais en lui du potentiel pour être un grand attaquant. Donc je me félicite de ce choix-là, même si tout le monde parle à tort ou à raison. Donc je pense que le garçon a su saisir sa chance et il m’a vraiment bien rendue la monnaie.
Récemment, le Hafia FC a eu un coup dur avec la perte de son secrétaire général Ibrahima Marco Bah, qu’est-ce que vous retenez de l’homme ?
C’est un chapitre triste du club avec la disparition de Marco. Y’a pas beaucoup de personnes qui savent que Marco a été la première personne à me contacter de venir au Hafia fc, c’était à l’époque avant le départ de l’entraîneur Marocain. Il m’a mis en contact avec le président KPC, on a eu une discussion à trois, mais malheureusement ça c’est pas concrétiser et beaucoup ne savent pas cette histoire. Quand j’ai fait un travail formidable au Milo fc après il m’a recontacté de venir travailler au Hafia fc à la demande du président KFC. Dans mon parcours guinéen, il reste une personne importante pour moi, même si après on a eu des liens parfois difficiles par ce que chacun de nous avait son caractère. Mais je n’oublierai jamais que c’est grâce à Marco je suis venu au Hafia.
Le football Guinéen est régulièrement en proie aux crises, en tant que observateurs, quelle solution préconisée vous pour le football Guinéen et ses acteurs.
La Guinée a du potentielle à tous les niveaux que ça soit les acteurs et les joueurs. On joue le football partout, ce qui prouve que ce pays est un pays de football. Il faut juste réglementer et se procurer d’une structure seine tout en mettant des infrastructures en place par ce’que à ce niveau ce n’est pas bien fourni et c’est dommage. Je pense que avec tous ces atouts, le football Guinéen sera au top. Il est temps aussi pour les acteurs de trouver une osmose entre eux, se faire confiance et donner le temps aux gens de réussir leur projet.
Pour finir, parler nous de vos projets et de votre avenir proche.
J’ai eu des propositions de travailler en Belgique, mais je suis attiré par l’Afrique, surtout quand j’ai travaillé en Guinée, ça m’a ouvert les yeux. J’aime travaillé avec les footballeurs Africains. Faire progresser ces garçons, progresser leur talent, c’est ça qui me motive. Et j’ai eu de belles expériences côté humain. Donc j’ai eu certains contacts donc on est entrain de voir comment ça va évoluer.
Merci Casimir Jagello
Entretien réalisé par Oumar Diaby